Comportement de ponte des femelles eider à duvet (Somateria mollissima)

摘要

Le comportement d'incubation des femelles Eider à duvet (Somateria mollissima) auddéjà fait l'objet de plusieurs études. Les femelles eiders passent plus de 95% de leur tempsudsur les nids, ce qui représente une constance d'incubation parmi les plus élevées que l'onudpuisse rencontrer chez les oiseaux. Cela limite le temps disponible pour se nourrir et de fait,udles femelles jeûnent pendant la majeure partie des 26 jours que dure l' incubation. Leudcomportement de ponte et de pré-ponte est beaucoup moins connu. Pourtant c'est pendantudces deux périodes que les femelles vont devoir subvenir à une dépense énergétique élevéeudcar elles doivent accumuler les réserves nécessaires pour faire face à la production d'uneudcouvée et au jeûne associé à l'incubation. Cette étude s'attache ainsi à décrire leurudcomportement pendant ces deux périodes et à savoir quand les femelles fréquentent leur nidudet ce qu'elles font lorsqu'elles s'en absentent. Pour ce faire, nous avons tout d'aborduddéterminé la date de ponte et d'éclosion, la taille des couvées de même que le poids desudfemelles au début de la reproduction. Dans un deuxième temps nous avons muni desudfemelles de deux types de consignateurs de données. Les premiers sont des consignateursudenregistrant la température des nids à intervalle de temps régulier (1,5 ou 3 minutes suivantudles modèles) et permettant de connaître les périodes de présence et d'absence des femellesudde leur nid. Les seconds sont des consignateurs de rythme cardiaque et de pressionudhydrostatique implantés dans la cavité abdominale des femelles et permettant d'enregistrerudles activités de plongée effectuées par l'oiseau.udLes premiers consignateurs nous ont permis de montrer que le temps passé sur lesudnids augmentait de 6 heures 20 minutes à 23 heures 24 minutes pendant les six premiersudjours de ponte et que les femelles passaient en moyenne 39% de temps de plus sur leur nidudle jour que la nuit. L'augmentation du temps passé sur les nids est principalement liée auudfait que les femelles s'installaient sur les nids de plus en plus tôt chaque jour (de 02 :49 auudjour 1 à 22: 15 au jour 5). Cette fréquentation des nids n'induit une différence deuddéveloppement embryonnaire que de 15,91 degrés-jours, correspondant à 1,2 jour de pleineudincubation, ce qui ne compromet pas le synchronisme des éclosions observé chez cetteudespèce. Ce comportement peut s'expliquer en invoquant plusieurs sources de pression deudsélection: d'une part la prédation sur les oeufs par les prédateurs aériens qui expliquerait laudprésence des femelles le jour pour limiter l'exposition des oeufs et d'autre part la prédationudsur les adultes par les prédateurs terrestres et/ou la nécessité de s'alimenter qui induirait leuddépart des femelles la nuit.udLes seconds consignateurs ont mis en évidence que les femelles passaient beaucoupudde temps à plonger, près de 3 heures 45 minutes, pendant la période pré-ponte c'est à direudentre la fin de la migration printanière les menant sur les sites de reproduction et le début deudla ponte. Nous pouvons relier ce phénomène à la constitution de réserves pendant lesudpremiers jours suivant l'arrivée des oiseaux sur les sites de reproduction et à la croissanceuddes ovaires et la constitution des oeufs par la suite. Il est également apparu que le temps deudplongée diminuait à 1 heure 10 minutes au début de la ponte. Cela indique que même si lesudfemelles diminuent beaucoup leur activité de plongée, celle-ci n'en reste pas moinsudsubstantielle et que les femelles peuvent donc combler une partie de leurs besoins avec deudla nourriture récemment ingérée et pas uniquement avec les réserves accumulées. Celaudremet en question les conclusions d'études antérieures qui avaient caractérisé l'Eider àudduvet comme une espèce ne comptant que sur ses réserves pour subvenir à la dépenseudénergétique engendrée par la reproduction.