Notre connaissance de la toxicité et de la géochimie des métaux traces dans les eaux doucesuddépend de notre capacité à obtenir des mesures fiables de ces métaux dans leur milieuudnaturel. La validité d'un grand nombre de données publiées est sérieusement remise enudquestion suite à l'introduction de contaminations par inadvertance durant l'échantillonnage,udle transport et l'analyse des échantillons d'eau. Pour minimiser les contaminations, desudprogrès considérables ont été réalisés dans les vingt dernières années particulièrement auudniveau des protocoles d'échantillonnage requis pour la mesure de métaux traces dans lesudeaux douces. Ces techniques propres, maintenant acceptées par toute la communautéudscientifique (océanographes et limnologues), font appel à l'utilisation de laboratoires propresudqui ne sont pas à la portée de tous les chercheurs pour des questions de coûts et deudcomplexité. Le développement de méthodes de mesure in situ tels que la dialyse et laudtechnique DGT sont des alternatives intéressantes à exploiter pour minimiser les risques deudcontamination.udLe dialyseur in situ consiste en une cavité (volume de 55 mL) séparée de l'eau douce parudune membrane filtrante. Il est laissé à équilibrer avec l'eau à échantillonner. L'avantage deudcette méthode d'échantillonnage est qu'une contamination introduite dans la cavité parudinadvertance lors de la préparation diminuera (par diffusion hors de la cavité) durant laudpériode d'équilibration in situ. Quelques expériences de cinétique d'équilibration ont étéudréalisées en milieu naturel et ont permis d'estimer le temps d'équilibration.udLa technique du gradient de diffusion dans des films minces (Diffusion Gradients in Thinudfilms; DGT) qui a été récemment développée permet de mesurer in situ certaines espèces deudmétaux traces dans les eaux douces et marines. L'échantillonneur DGT consisteudessentiellement en: i) une mince couche de gel de polyacrylamide qui contient un piège trèsudefficace pour piéger les métaux traces (une résine Chelex-lOO); ii) une couche de geludd'épaisseur connue dont le rôle est de contrôler le flux de métal entre le milieu àudéchantillonner et le piège; iii) une membrane filtrante dont le rôle est d'empêcher lesudparticules naturelles d'adhérer au gel de diffusion et d'en bloquer les pores. Quelquesudvérifications ont été effectuées au laboratoire pour s'assurer que la technique était bienudmaîtrisée. Tout d'abord, les facteurs d'élution, c'est-à-dire les rapports métaux élués surudmétaux liés à la résine Chelex-lOO, de Ni, Cu et Cd, déterminés par une expérience d'élutionuden série, étaient typiquement égaux à 0,8. Par la suite, des expériences ont été menées pourudvérifier la masse de métal accumulée en fonction de la concentration de métal dans laudsolution externe et du temps d'exposition. Elles ont permis de valider les relationsudmathématiques impliquées dans la technique DGT. Lors de la préparation desudéchantillonneurs DGT, nous avons identifié des sources de contamination en métaux auudniveau des membranes filtrantes et de la solution d'acrylamide utilisée pour préparer les gels;udces problèmes ont été partiellement résolus. Nous avons aussi observé que les coefficients deuddiffusion des métaux dans les gels de diffusion variaient en fonction des lots d'agent liantud(AcrylAide) utilisés pour préparer ces gels.udAprès nous être familiarisé avec la technique DGT au laboratoire, nous avons comparé lesudconcentrations de métaux traces obtenues avec cette technique en milieu lacustre avec cellesudobtenues par la dialyse in situ. Les concentrations de Cd et Ni obtenues avec la techniqueudDGT étaient parfois plus élevées que celles obtenues par la dialyse in situ. Ces résultatsudsuggèrent que la technique DGT surestime la fraction des métaux traces dissous qu'elle estudsensée mesurer. Une explication plausible de ces résultats est qu'il peut y avoir uneudcontribution électrostatique importante au coefficient de diffusion qui n'est actuellement pasudprise en compte dans les calculs. Les résultats obtenus montrent aussi que l'épaisseur de laudcouche limite de diffusion (Diffusive Bondary Layer; DBL) peut être plus élevée qu'attenduudet qu'elle peut être non-négligeable comparée aux épaisseurs du gel de diffusion et de laudmembrane filtrante. Les concentrations de Cu obtenues avec la technique DGT étaientudtoujours plus faibles que celles obtenues par la dialyse in situ. Ces résultats montrent que laudtechnique DGT ne mesure qu'une partie des métaux dissous et nous suggèrent qu'elle peutuds'avérer une technique de choix pour déterminer la spéciation des métaux.ud
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