L'équation est aussi simple à poser qu'ardue à résoudre. En 2050, la Terre comptera près de 10 milliards d'habitants, contre 7,3 aujourd'hui : l'agriculture mondiale devra donc dans le même temps trouver le moyen d'accroître sa production de plus de 25 %… et même bien davantage, puisque les nouvelles classes moyennes qui sont en train d'exploser numériquement en Chine, en Inde, au Brésil, en Afrique du Sud et dans les autres puissances émergentes d'Asie, d'Amérique et d'Afrique, vont faire singulièrement grimper la consommation alimentaire par habitant au cours des prochaines décennies. Or la question de la sécurité alimentaire de la planète au ⅩⅪ~e siècle (lire l'interview p. 78) est aujourd'hui d'autant plus préoccupante que le modèle agricole contemporain semble toucher ses limites. Après les progrès spectaculaires réalisés depuis 1945 grâce aux avancées de la mécanisation, de la chimie puis de la génétique - en France, le rendement du blé a par exemple été multiplié par 4 en 50 ans, celui du maïs par plus de 5 -, la courbe de la productivité agricole, qui stagne depuis quelques années dans les pays développés, pourrait s'inverser dans un avenir proche. Le Giec (Groupe d'experts intergouverne- mental sur l'évolution du climat) estime ainsi que les rendements des principales cultures (blé, riz, maïs…) devraient diminuer de 2 % tous les 10 ans d'ici à 2050 dans le monde si les modes de production agricole n'évoluaient pas.
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