La part respective des facteurs hydroclimatiques et anthropiques dans l'évolution récente (1956-2000) de la bande active du Haut Guil, Queyras, Alpes françaises du Sud

摘要

L'objectif de l'étude est de quantifier la variabilité spatiale 2D de la bande active du Haut Guil (23,3 km) et de considérer les fluctuations hydroclimatiques et l'artificialisation du fond de vallée comme les deux principaux facteurs potentiellement responsables des changements. L'analyse s'appuie sur quatre-vingt sites sélectionnés tous les 250-300 m sur quatre séries de photographies aériennes (1956, 1957, 1999 et 2000). Les variables prises en compte sont la surface et la largeur de la bande active, l'indice de tressage et les infrastructures présentes dans le fond de vallée. Les résultats montrent que la variabilité spatiale de la bande active du Haut Guil est très forte depuis la seconde partie du XXe siècle. La bande active s'élargit et le tressage se renforce après le passage des événements hydroclimatiques haute magnitude-basse fréquence de juin 1957 (> Q100) et juin 2000 (Q30). La bande active se contracte et le tressage diminue entre 1957 et 1999 en raison de l'absence d' événements hydroclimatiques véritablement morphogènes et de la mise en place, dans le fond de vallée, des remblais supportant la route principale Château-Queyras/La Roche Ecroulée. Ce modèle d'évolution est original par rapport à certains modèles décrits dans la littérature. Le modèle d'évolution des bassins de moyenne altitude ne paraît pas être transposable à celui des hauts bassins montagnards, dans lesquels le calibrage des bandes actives reste beaucoup plus dépendant de la variabilité hydroclimatique, en raison de la vigueur des aléas et des difficultés à pouvoir véritablement maîtriser leurs effets hydrogéomorphologiques sur tous les segments des cours d'eau.