Le debat sur la pertinence du diagnostic preimplantatoire (DPI) ne.peut et ne doit se resumer a une opposition' des ( pour ) et des ( contre ). En France, par rapport a d'autres pays, cette pratique est, pour ce qui est des indications, relati-vement bien encadree par la loi de Bioethique de 1994 dont les decrets d'application sont parus en 1998, et seuls trois centres ont un agrement pour Ie pratiquer. II ne nous parait pas interes-sant de remettre en cause et de s'opposer a une technique qui, malgre une duree de vie encore bien courte, est deja bien ins-tallee dans l'arsenal medical. La logique utilitariste des partisans inconditionnels du DPI, qui mettent en avant la souffrance de certains couples pour justifier son utilisation, place bien evi-demment les detracteurs dans une situation inconfortable, celle de ceux qui refusent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour.venir en aide a ces personnes. Mais, 1'argumentation utilitariste et finaliste oublie bien souvent d'evoquer certains, aspects qui demanderaient de repenser 1'application de cette technique. En nous placant dans une autre logique, une logique deontologique, ou le critere de validation morale de l'action n'est plus Ie resultat a court terme de celle-ci, mais se trouve en amont par les valeurs qu'elle engage, nous aborderons trois points qui, en rapport avec le DPI, sont susceptibles de boule-verser les valeurs ethiques que nous cherchons a mettre en avant: la question du statut de 1'embryon, le risque eugenique et celui d'instrumentalisation de Fembryon humain et de la conception. L'idee de certains, que rien n'est opposable a la souffrance d'un couple, ne nous parait pas acceptable et nous pensons qu'il est possible de dire ( non) sans pour autant rompre une relation de soins. II s'agit done, face a la technique et, notamment, face au DPI, de rester vigilant quant a certaines des utilisations qui peuvent en etre faites. II nous faut pour cela mettre notre humanite et notre raison au service d'une utilisation raisonnee du DPI.
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