L'analyse des indications géographiques, de leur émergence et de leur structuration dans les pays qui n'appartiennent pas à l'Union européenne est récente. Elle s'amorce aujourd'hui seulement dans des pays comme le Canada et les Etats-Unis (Barham et al, 2005, 2007 ; Chazoule et al, 2006 ; Trubek, 2003), où pendant longtemps peu de produits agroalimentaires se sont différenciés par une typicité liée à l'origine des standards industriels (normes sanitaires et nutrition-nelles). Il faut dire, comme le montrent des travaux d'ethnologues et de sociologues, que dans les pays anglo-saxons le terme terroir ne connait pas de traduction et ne fait pas sens (Barham 2003a ; Bérard et Marchenay, 2004). La tradition consistant à nommer les produitspar leur lieu d'origine et à protéger ce nom et sa réputation des contrefacons par une politique publique est inexistante. Les noms géographiques, quand ils existent, ne font pas référence à des régions de production mais à des recettes. C'est le cas par exemple ' du Bourbon, du Champagne et du Roquefort qui désignent en Amérique du Nord des produits dont on a importé les savoir-faire et les modes de production et que l'on a reproduit au-delà de leur région d'origine (Chen, 1997 ; Barham,op. cit.). Contrairement à la France et aux pays d'Europe du Sud, aucun socle de connaissances communes et mini-malement partagées ne s'y est développé permettant de reconnaitre le lien entre produits, acteurs, savoir-faire locaux et territoires. Aussi la qualité est sanitaire et ] c'est la seule que l'Etat peut réglementer ; (Valcheschini et Mazé, 2000).
展开▼