Les valeurs rares et extrêmes dans la gestion des risques d'inondation aux Pays-Bas

摘要

Une grande partie du territoire hollandais se trouvant au-dessous du niveau de la mer, l'histoire des Pays-Bas est liée fortement à la lutte contre les eaux. Traditionnellement on rehaussait les digues après chaque inondation jusqu'à un demi-mètre au-dessus du plus haut niveau d'eau connu. Cependant le Service d'Etudes de Rijkswaterstaat, sous direction de l'ingénieur principal Van Veen, reconnaissait déjà dans la première moitié du XXéme siècle que la protection était insuffisante, mais on y donnait peu d'attention. Le pays, en pleine reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale, avait d'autres priorités. Avertissant en vain, Van Veen a été surnommé « Cassandre ». Mais quand il compléta son dernier rapport le 29 janvier 1953, même Van Veen ne pouvait pas prévoir que déjà deux jours après, des inondations dévastatrices auraient frappé le pays. La nuit du 31 janvier au 1er février 1953, une combinaison de vive eau et un vent du nord-ouest à vitesses au-dessus de 20 m/s pendant une durée exceptionnelle de 23 heures, produisirent un surhaussement du niveau de la mer de 3,75 m au moment de la marée haute. Ces conditions causèrent des dizaines de ruptures des digues, ainsi faisant envahir la mer dans des territoires qui se trouvaient en moyenne 2 mètres au-dessous du niveau moyen de la mer, donc presque 6 mètres au-dessous du niveau de la mer à ce moment-là. Les inondations provoquèrent 1 836 morts, noyés immédiatement ou décédés à cause du froid et de l'épuisement deux ou trois nuits après, en attendant les secours sur des radeaux, sur des tronçons intacts des digues ou sur les toits de leurs maisons. Une surface de 1 365 km2 et 133 villes et villages disparurent sous les flots.%After the devastating flooding of 1953, the Dutch decided to base their protection against the water on an analysis of probabilities of flooding and potential damage in case of flooding. The law now prescribes that the country be protected against storm surges with a probability of 1/10,000 per year and against floods from the Rhine with a probability of 1/1,250 per year. The rareness of these events necessitates extrapolations, that strongly depend on the selection of a statistical model and the knowledge of the relevant physical processes. This communication presents some examples in the context of flooding risk management in the Netherlands.