Pour découvrir de nouvelles particules, il faut générer des collisions de plus en plus puissantes, afin d'atteindre des domaines d'énergie encore largement inexplorés (voir ci-dessus). Pour imaginer ces collisionneurs du futur, les scientifiques européens du domaine ont lancé, le 1~(er) mai, le projet I.FAST. Doté d'un budget de 18,7 millions d'euros financé par l'Union européenne, il réunira 48 organismes de 14 pays et sera coordonné par le Cern, à Genève. « Cette collaboration entre physiciens des accélérateurs existe de longue date, explique Jean-Luc Biarrotte, qui représente le CNRS au sein d'I.FAST. En revanche, le fait qu'elle accueille à présent les industriels du domaine est nouveau et prometteur. » Parmi les technologies qui vont devoir évoluer, les aimants supraconducteurs figurent en bonne place. Ainsi, le Futur collisionneur circulaire (FCC), un anneau de 100 km qui pourrait succéder un jour au LHC, sur le même site, aura besoin d'aimants de 16 teslas, soit deux fois plus que ceux du LHC. « Pour l'instant, nous ne savons pas faire, constate Jean-Luc Biarrotte. Développer de tels aimants demandera des matériaux supraconducteurs d'un type nouveau. » Autre chantier : les collisionneurs de muons. Ces particules étant 200 fois plus massives que les électrons, elles pourraient être utilisées pour le développement de collisionneurs de très haute énergie relativement compacts. « Mais dans ce domaine, tout reste à inventer ou presque : l'usine à muons, la formation d'un faisceau utilisable, puis son accélération qui doit être hyperrapide car ce sont des particules de très courte durée de vie… Ce type de collisionneurs ne verra sans doute pas le jour avant 20S0. »
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