L'article publie par Claude Poissenot dans le dernier numero du BBF (Penser le public des bibliotheques sans la lecture?) pose une bonne question, mais y apporte, me semble-t-il, de mauvaises reponses. C'est du moins ainsi que je m'explique ala fois l'interet et le malaise que j'ai eprouves en le lisant. Bonne question: quelles sont les causes de la stagnation de la frequentation des bibliothques? Mauvaises reponses: non seulement je n'ai pas trouve la demonstration statistique convaincante, mais s'y ajoute une malheureuse propension a enfoncer des portes ouvertes, ou a reinventer l'eau tiede - si la sociologie des publics me permet de l'appeler cavalierement ainsi. Reprenons. UNE BONNE QUESTION Apres des avancees rapides dans les annees 1980, la frequentation des bibliotheques municipales stagne depuis le debut des annees 1990. Mecaniquement, le nombre d'inscrits augmente avec l'ouverture de nouveaux equipements, mais le taux d'inscrits par rapport a la population desservie ne bouge plus: 18,1 % en 1991, 18,2 % en 1999 - alors que le gain avait ete de 6 points dans la decennie 1980 (de 10 a 16 %). Ce constat a ete fait depuis quelques annees et nourrit le debat parmi les bibliothecaires: quelles sont les raisons de cet echec? Comment y remedier? L'analyse du fonctionnement des bibliotheques francaises, de leur offre documentaire, les enquetes sociologiques, mais aussi la comparaison avec l'etranger ont fait apparaitre plusieurs hypotheses: nombre d'etablissements insuffisants, horaires d'ouverture trop faibles, inadequation entre l'offre documentaire et la demande, esoterisme des classifications et du jargon, offre trop abondante et difficilement maitrisable...
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