Croissance vs décroissance: du bon usage de la rhétorique du «monde fini»

摘要

Opposer « monde fini » et « croissance infinie » est une forme rhétorique classique de démonstration par l'absurde, mais il s'agit d'un sophisme, d'un raisonnement faussement valide. L'erreur consiste à assimiler croissance et hausse infinie du prélèvement sur les ressources naturelles. Or, la croissance ce n'est pas cela, mais la hausse de la productivité issue du progrès technique lequel est nécessaire pour le bien-être des milliers de générations futures qui, mécaniquement, même si nous étions vertueux, disposeront de moins de ressources naturelles. Le monde est fini non pas dans l'absolu, mais relativement à un état des techniques. Contrairement à ce que pensait David Ricardo (1772-1823), fondateur de l'économie politique dont le «monde fini» s'appelait «état stationnaire », les innovations sont sans limites. Remettons donc l'argumentation sur ses pieds. C'est parce que le monde est fini que nous avons besoin de croissance économique, mais pas sous la forme d'une hausse exponentielle du pouvoir d'achat. Pour le comprendre, écoutons ce que nous disent les avocats de la décroissance. Pourquoi faudrait-il décroître, à cause de la pénurie ou plutôt du fait de l'abondance ?