Le lien entre lumière et dépression a été établi scientifiquement à la fin des années 1980 par le Dr Norman Rosenthal, un psychiatre sud-africain qui a été le premier à établir les diagnostics de TAS (trouble affectif saisonnier). Pourtant, « l'hypothèse d'une relation entre troubles de l'humeur et importance de l'exposition à la lumière était déjà présente dans l'esprit des Anciens : Arétée de Cappadoce, deux siècles avant l'ère chrétienne, recommandait aux "léthargiques" de se mettre le plus souvent possible au soleil », souligne le Dr Laurent Chneiweiss. Aujourd'hui, on sait que la stimulation de la rétine le matin permet de recaler la sécrétion de mélatonine. Concrètement, une exposition à une source lumineuse d'une intensité minimum de 10 000 lux 30 minutes par jour suffit à une amélioration notable des symptômes. La lampe doit être placée à 30=cm des yeux du patient, qui n'est pas obligé de la fixer mais peut lire ou travailler. « Le taux de réponse frôle les 90 % et une cure de 15 jours suffit », explique le Dr Éric Charles. Aujourd'hui, on préconise des lampes à lumière blanche sans UV, avec une intensité de 10 000 lux. De plus en plus de fabricants proposent aussi des appareils à lumière bleue, car il semblerait que c'est dans cette longueur d'onde que la luminothérapie se montre le plus efficace. Cependant, ce distinguo fait encore débat. De nouvelles études scientifiques sont en cours pour valider cette hypothèse. Dans tous les cas, il faut s'assurer que les appareils respectent les normes européennes (présence de l'étiquette CE) et filtrent bien les UV.
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