TEL UN POIDS MORT, Le géant d'acier glisse doucement à la surface de l'eau, traîné à couple par un puissant remorqueur. Le Tonnant, sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE), autrefois fleuron de la marine nationale, pièce maîtresse de la dissuasion française, vit ses derniers jours. Ce 11 septembre à Cherbourg (Manche), il rejoint la « forme » n° 5, une vaste cale dans laquelle il sera déconstruit et recyclé. Comprendre, découpé en petits morceaux puis fondu. Le remorquage, exécuté par les militaires, exige une grande finesse. Car une fois la cale asséchée, le navire de 120 mètres de long pour 6000 tonnes doit reposer sur 38 tins en bois avec une précision longitudinale de seulement 5 millimètres. Mieux, sa gîte sera inférieure à un quart de degré. Un angle infime mesuré avec... un fil à plomb. « Il n'y a pas plus précis. Le fil est positionné dans l'axe du périscope dont la verticalité est parfaite », assure Olivier Lezin, directeur du programme déconstruction chez Naval Group (ex-DCNS), qui pilote le chantier sur le site de Cherbourg.
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