PÉDAGOGIE Comment adapter en classe de nouvelles méthodes d'apprentissage validées au laboratoire ? Telle était la question centrale du premier colloque qu'organisait le 1er février le tout nouveau Conseil scientifique de l'éducation nationale, présidé par Stanislas Dehaene, neuroscientifique et professeur au Collège de France (lire S. et A. n° 819, mai 2015). Les données du problème : lorsque les chercheurs testent une hypothèse en petits groupes d'élèves, ils obtiennent souvent des progrès scolaires significatifs ; mais lorsque l'action est étendue à la classe entière par les enseignants, les gains sont beaucoup moins visibles. Par exemple, en 1988, des chercheurs étudient l'impact d'une évaluation sur 12 classes d'élèves de 10-11 ans, en Israël, montrant un gain en performance chez les élèves recevant des commentaires par rapport à ceux recevant des notes. En 2011, le protocole est reproduit dans 67 classes du Colorado, aux États-Unis : aucun impact ! Les stratégies ne semblent donc pas résister « à la complexité d'une classe entière », estime Marc Gurgand, professeur à l'École d'économie de Paris. Qui suggère de travailler sur la façon dont sont formés les enseignants et d'accentuer l'interaction entre chercheurs et professeurs.
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