LA CHINE S'EMBALLE POUR LA FRENCH TOUCH

摘要

L'ESPRIT de conquête des entreprises chinoises peut-il déstabiliser la filière mode hexagonale ? Ou, au contraire, faut-il y voir la source de nouvelles opportunités ? En 2016, les Chinois n'ont jamais été aussi présents en termes d'investissements dans le monde. Ils ont ainsi multiplié par trois leurs acquisitions à l'international par rapport à l'an dernier, pour les porter à près de 200 milliards d'€. L'Europe est particulièrement visée, puisqu'elle concentre 60% des dépenses. Dans leur escarcelle sont tombées des cibles aussi variées que le port du Pirée, Volvo, la plus grande banque cotée du Portugal (Millenium Bcp), le spécialiste de la robotique Kuba ou les hôtels Campanile. Dans la filière mode française, les ambitions chinoises ont également été très visibles. Au printemps, deux groupes issus de l'empire du Milieu ont mis la main, quasi simultanément, sur deux fleurons en matière de savoir-faire et de «french touch», entraînant ainsi un certain nombre de commentaires. Yong Shen a repris Desseilles, l'un des derniers dentelliers de la place calaisienne. Ce groupe très diversifié ne détenait jusqu'alors, dans le textile, qu'une activité de filature. Au même moment, ou presque, le fonds américain Kkr a cédé ses parts au sein du groupe de luxe accessible Smcp (Sandro, Maje et Claudie Pier-lot) au géant Shandong Ruyi, spécialiste de la mode masculine, plutôt que de l'introduire en Bourse, comme il l'avait longtemps envisagé. L'opération a été finalisée le 11 octobre dernier. Enfin, à la veille de l'été, le fonds d'investissement chinois Fosun, déjà entré dans le groupe de mode allemand Tom Tailor et propriétaire du Club Med, est devenu l'actionnaire majoritaire de la griffe de mode parisienne Iro, au nez et à la barbe d'autres entités intéressées par le dossier, comme l'américain General Adantic et les français Eurazeo ou L Capital.