« La réalité du travail saisonnier demeure invisible »

摘要

Marie-eve major est professeure-cnercneure en ergonomie à l'Université de Sherbrooke au Québec, Canada. Un de ses principaux domaines de rechercne: le travail saisonnier. Travail & Sécurité. Vous avez consacré votre doctorat en ergonomie à l'impact des activités des travailleurs saisonniers sur leur santé et vous continuez vos travaux sur ce sujet. Qu'est-ce qui vous a amenée à vous y intéresser? Marie-Ève Major. La principale raison provient d'une forte demande des entreprises et des professionnels de santé, soucieux de mieux comprendre l'impact du travail sur la santé des saisonniers. Mon doctorat répondait d'ailleurs à une préoccupation des équipes de santé au travail de la région de la Côte-Nord, au Québec, qui réclamaient des actions pour la prévention des troubles musculosquelet-tiques (TMS) chez les travailleurs saisonniers. Or, le travail saisonnier, même s'il présente des particularités très intéressantes, a jusque-là été très peu étudié. La littérature sur le sujet est encore peu documentée à l'échelle mondiale. Défini comme un « emploi rémunéré non permanent qui ne dure que jusqu'à la fin d'une saison », il recouvre des natures différentes. De fait, la réalité du travail saisonnier demeure invisible. À mes yeux, l'étude de cette activité atypique est pourtant une priorité d'action dans les différents pays concernés. Au Canada, les travailleurs saisonniers peuvent représenter jusqu'à 10% de la population active en haute saison, d'après les données de Statistiques Canada. Il y a un besoin criant de surveiller leur santé. Et ce, d'autant plus que, chez nous, ces activités sont d'une grande précarité et majoritairement situées dans les régions éloignées des grands centres urbains. Enfin, les questions sur les conditions de travail des saisonniers rejoignent les préoccupations des autres secteurs d'activité.