Les questions qui fâchent Ce livre gagne à être commencé par la fin, l'annexe précisément. L'auteur, astrophysicien, vice-recteur de l'Université américaine de Chardja (Émirats arabes unis) y présente un sondage réalisé au sein de son établissement. On y apprend que 70 % des professeurs musulmans croient aux miracles, 62 % rejettent la théorie de l'évolution et 80 % estiment que « le Coran contient des déclarations explicites désormais connues comme étant des faits scientifiques ». En outre, une majorité (entre 54 et 72 96) n'a aucune idée de l'âge de l'Univers, du Soleil, de la Terre, et de l'humanité... Nidhal Guessoum en conclut que « la façon dont la science est traitée et présentée dans les pays arabo-musulmans doit être réformée ». Louable intention. Et c'est là qu'il faut reprendre la lecture par le début du livre pour découvrir sa proposition, fondée sur un ressenti très personnel : « Les musulmans trouvent presque impossible de mettre de côté leur éducation religieuse... lorsqu'ils traitent des idées scientifiques. » À partir de ce constat réducteur, l'auteur propose une interprétation théiste de la science, sans jamais discuter du fait que ces deux « magistères » ne se positionnent nullement sur le même terrain : la science relève avant tout d'une méthode que la foi n'a pas vocation à partager. Il livre ainsi un « prêt à penser » pragmatique, dont on regrette la confusion épistémologique.
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