Jouer d'affinités et correspondances subtiles, tisser des liens entre les sciences et les arts : c'est cela l'ADN du musée des Confluences. La nouvelle grande exposition de l'institution lyonnaise le réaffirme en majesté. « Yokainoshima, esprits du Japon » accueille le visiteur au son d'un tambour taiko, qui guide ses pas vers un temple rouge où récits et musique mêlés vont scander la découverte des lieux. La mise en scène toute en lumières tamisées et fond mural en vert et bleu éclatants fait dialoguer une série de photographies contemporaines de Charles Fréger et des objets issus des précieuses collections du musée. Provenant en grande partie des voyages au Japon d'Émile Guimet au xix~e siècle, les estampes, laques, céramiques, dessins, armures, sculptures ou autels votifs recréent un univers d'esprits et divinités ancrés dans le shintô et le bouddhisme, que les images modernes - de magnifiques grands formats - figurent à leur tour. Le photographe avait entrepris en 2013 un vaste projet d'exploration du monde rural japonais à travers costumes et masques portés lors de fêtes et rituels rythmant le cycle des saisons Il lui avait donné le nom de « Yokainoshima », « l'île aux esprits et aux monstres » : Kasedori propitiatoires du Nouvel An lunaire, Namahage porte-bonheur du 31 décembre, Mendon effrayants du mois d'août, Funamochi d'abondance de février... Se parer de ces masques et costumes revient à invoquer ou incarner les dieux indissociables de la vie sur Terre, et à perpétuer un lien ancestral.
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