Les peuples les plus éloignés du mode vie moderne sont détenteurs d'une richesse suscitant des convoitises. Des entreprises privées risquent en effet d'être tentées de développer des médicaments à partir de leurs bactéries intestinales, en voie de disparition dans les populations urbanisées, sans contrepartie. Pour éviter ce risque, les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge (Etats-Unis) ont mis en place un code éthique lors de la création de leur biobanque mondiale. Ainsi, le Global Microbome Conservancy — qui a pour but de collecter le microbiote de populations préservées dans 30 pays dans le monde — est une organisation à but non lucratif: aucun profit ne peut être tiré des bactéries ou de leurs dérivé qu'elle conserve. Celles-ci sont réservées aux projets de recherche. En outre, « les échantillons de matières fécales ainsi que les bactéries qui en sont extraites et leurs dérivés appartiennent aux donneurs », précise Mathilde Poyet à l'origine du projet. Par conséquent, si des industries pharmaceutiques veulent développer des cocktails de bactéries, elles devront obtenir leur consentement. « Des ONG pourront servir d'intermédiaires afin de négocier ce contrat et fournir toute l'assistance légale dont les populations concernées auront besoin. »
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