Ce sont les plus petits satellites du monde ! De la taille d'une puce électronique, j mille fois plus légers que n'importe quel autre satel-lite, une demi-douzaine d'entre eux ont été lancés dans l'espace voici quelques mois, pour de premiers tests en vol. Nommés « Sprites », ils constituent la première étape du projet américain Breakthrough Starshot qui veut expédier un essaim de milliers de minuscules sondes de quelques centimètres carrés et de quelques grammes. Objectif : atteindre Alpha du Centaure, le système stellaire voisin du nôtre, à 4,3 années-lumière, afin d'en rapporter d'ici à cinquante ans des images inédites de possibles nouveaux mondes. Le choix de la miniaturisation extrême de ce projet est emblématique d'une tendance spatiale, voire d'un « changement de paradigme », à en croire les spécialistes réunis en septembre dernier au symposium du Cos-par, consacré à l'explora-tion spatiale, en Corée du Sud. L'avenir appartiendrait désormais aux mini-sats, nanosats, picosats et autres Cubesats. Selon le dernier rapport de l'agence d'analyse des marchés spatiaux Euroconsult, ce sont ainsi plus de 6200 petits satellites qui devraient être lancés dans la prochaine décennie. Dès cette année, les constellations vont faire « décoller » le marché des minisats, avec notamment l'arrivée dans notre ciel de 650 petits instruments pour le projet privé américain OneWeb. Une première grappe de 32 minisatellites sera lancée en mars, l'objectif étant de fournir un accès à Internet à tous et partout dans le monde. On assiste à une véritable industrialisation du secteur. Pour fabriquer ces centaines d'objets, Airbus a mis au point deux lignes d'assemblage automatisées à Toulouse et en Floride. Un système qu'elle commercialise désormais. Ce sont les universités qui ont amorcé le mouvement avec la première compétition CanSat aux États-Unis en 1999. Un véritable challenge de miniaturisation à destination des étudiants puisqu'il s'agissait d'intégrer, dans le volume et la forme d'une canette de soda, tous les systèmes permettant à un satellite de fonctionner, d'effectuer une mission et de communiquer avec le sol. C'est également en 1999 que les universités américaines Stanford et Polytech California définissent un format de nanosatellite standard, le Cubesat (un cube de 10 cm de côté pesant 1 kg), outil de formation à destination des étudiants, qui peut s'assembler en une, deux ou trois unités superposées. Et le 30 juin 2003, l'université de Tokyo et Tokyo Tech (université technologique de Tokyo) lançaient le premier nanosat (Cubesat XI-IV), un petit démonstrateur technologique.
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