C'était jusqu'à peu une utopie : une agriculture respectueuse de la nature et de la santé des humains, faisant confiance aux équilibres entre prédateurs et proies pour limiter les atteintes aux céréales, fruits et légumes, acceptant de laisser aux insectes et champignons une part des récoltes... Mais alors qu'aujourd'hui seul 1 % de la surface agricole mondiale (6 % en France) bannit les pesticides et les engrais chimiques, voilà que des agronomes prédisent que ce modèle pourrait être dominant d'ici à 2050 ! C'est ce qu'affirment des chercheurs européens dans une étude, la plus complète à ce jour, dirigée par Adrian Muller, de l'Institut de recherche de l'agriculture biologique de Frick, en Suisse (1). De quoi pousser à un changement des mentalités à l'heure où le Salon de l'agriculture ouvre ses portes à Paris (2). Les chercheurs suisses ont élaboré plus d'une centaine de scénarios possibles en posant d'emblée dans leurs équations un fait indiscutable : l'agriculture « bio » nécessite davantage de surface que la « conventionnelle » en raison de ses plus faibles rendements.
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