Dans l'article de Guillaume Deffuant et al., les auteurs, associés au réseau national des Systèmes complexes (RNSC) et à la Complex Systems Society, nous livrent trois visions de la complexité. Ils s'appuient pour ceci sur l'image du démon de Laplace, capable de prédire l'avenir avec exactitude, à partir d'une connaissance exhaustive de l'état d'un système. La vision 1 résiste au démon (mécanique quantique, théorie du chaos...); la vision 2 reconnaît ces limites, mais continue d'utiliser le principe de démon pour des systèmes limités, en mobilisant la masse de données aujourd'hui disponible et les nouvelles possibilités technologiques de traitement; la vision 3 « met le démon face au défi de simuler la subjectivité et ses effets collectifs ». Destiné au lectorat interdisciplinaire de NSS, le point de vue des auteurs a des implications sur la façon d'envisager l'interdisciplinarité au-delà de la communauté des modélisateurs informatiques, et en collaboration avec eux. Pour approfondir cet effort de clarification, je voudrais ici apporter le point de vue d'un chercheur sur les systèmes agricoles, mobilisant parfois la modélisation informatique. De ce point de vue particulier, la vision 2 proposée par Deffuant et al. présente un intérêt heuristique notable, alors que la vision 3 porte une ambigüité.
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