La délocalisation croissante de la fabrication des produits textiles et d'habillement vers l'Asie paraissait encore il y a peu un phénomène irréversible. Avec leurs coûts sans concurrence, mais aussi le perfectionnement incessant de leurs outils, la Chine, le Vietnam, l'Indonésie, le Bangladesh ou l'Inde, devenus les «ateliers du monde», semblaient voués à monopoliser irrésistiblement toute la production de vêtements, de tissus, de fils ou fibres. Or toute une série d'événements récents - tels la brusque explosion des salaires en Chine, le bond des tarifs des matières premières, un début de réévaluation du dollar, mais aussi et surtout la flambée des prix du pétrole et de l'énergie engendrant une forte augmentation des prix des transports et des prestations logistiques, sans parler de l'intérêt soudainement très aigu des citoyens pour le développement durable - conduisent en cette rentrée les acteurs de la filière à se poser des questions concernant le système actuel d'organisation du sourcing orienté vers le tout-Asie. Et à se demander s'il ne serait pas judicieux de réexaminer aujourd'hui la pertinence de ce modèle. Des interrogations qui ont conduit le Journal du Textile à mener l'enquête.
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