La France risque de payer en 2015 le prix des réformes structurelles qu'elle n'a pas faites

摘要

L'économiste Christian de Boissieu, ancien président du Conseil d'analyse économique, professeur à Paris Ⅰ-Panthéon-Sorbonne et au collège d'Europe à Bruges, n'a pas bercé son auditoire d'illusions lors du séminaire de l'Institut français de la mode (Ifm) du 4 décembre dernier concernant les perspectives internationales pour l'année 2015 : non, celles-ci ne sont pas bonnes pour l'Europe et pour la France en particulier. Car cette zone ne va déjà pas bien, observe l'économiste, à l'exception de la Grande-Bretagne, où la croissance frôlera les 3% en 2014. Cette dernière bénéficie aujourd'hui à plein, selon Christian de Boissieu, de l'héritage de feu Margaret Thatcher et de sa mise en place d'une élasticité du marché du travail. La situation de la France préoccupe particulièrement l'économiste, car, avec une croissance de 0,3 à 0,4% en 2014, elle est elle-même en train de «s'installer en dessous de la moyenne» de l'Europe, alors qu'il y a un an elle était encore «au-dessus». Une position médiocre dans la- quelle l'Hexagone devrait perdurer en 2015, même avec une croissance un peu meilleure (de 0,8 à 1%). Et ce pour une raison simple, selon Christian de Boissieu : «Nous n'avons pas fait un certain nombre de réformes structurelles sur le marché du travail et des biens et services et nous en payons aujourd'hui le prix en termes de croissance et de chômage.»