LA RÉCEPTION DE LA THÉORIE ATOMIQUE EN FRANCE SOUS LE SECOND EMPIRE ET AU DÉBUT DE LA IIP RÉPUBLIQUE

摘要

Dans la seconde moitié du XIX~e siècle, la chimie française est marquée par le débat entre les atomistes et les équivalentistes. La rivalité entre Charles-Adolphe Wurtz, chef de file des atomistes et Marcellin Berthelot, figure incontestée des équivalentistes, est bien connue des historiens de la chimie. Plusieurs publications en ont abondamment parlé ces dernières décennies. L'exposé qui va suivre voudrait à nouveau revenir sur ce thème en rassemblant plusieurs informations dont il n'a pas encore été fait état ou qui sont diversement abordées. Il s'agit ici de donner une idée globale du problème dans la communauté des chimistes, de la recherche à l'enseignement secondaire, tel qu'il pouvait apparaître à un lecteur éclairé à la fin du XIX~e siècle, notamment à travers les revues scientifiques. Nous centrerons notre étude sur la période 1860-1884, période où les oppositions entre les deux écoles sont les plus vives. Cette période peut se diviser en trois parties. La première, qui s'étend sur les années 1860, voit paraître plusieurs ouvrages militants sans qu'il y ait de véritable face à face entre les deux savants Wurtz et Berthelot. La décennie suivante est marquée par des affrontements directs, notamment à l'Association française pour l'avancement des sciences et à l'Académie des sciences, par la publication de deux ouvrages-phare, la Synthèse chimique (1876) par Berthelot et la Théorie atomique (1879) par Wurtz, enfin par la parution complète du Dictionnaire de chimie (1869-1892) de Wurtz. À ce dernier répond l'édition de l'Encyclopédie chimique d'Ednne Fremy à partir de 1882. La décennie 1880, au cours de laquelle Wurtz disparaît, voit aussi la théorie atomique entrer dans l'enseignement secondaire. À partir de cette époque, elle se généralise. On sait déjà que les équivalents appartiennent à une vision obsolète de la chimie mais Berthelot est toujours bien en place comme savant de la République. Il ne cédera pas encore même s'il fera quelques concessions à partir de 1886. On peut cependant considérer que les atomistes ont enfin gagné la partie en France. Cette étude a été partagée en deux parties, l'une couvrant la fin du Second Empire (1860-1870) et l'autre le début de la IIIe République (1870-1884).