Je travaille, donc je suis est le nouvel opus collectif pluridisciplinaire et international édité par le réseau de recherche ? Marché du travail et genre ? (Mage) sous la direction de Margaret Maruani, à la suite du colloque du même nom ayant célébré en 2015 les vingt ans du réseau. Comprenant 27 contributions de 29 autrices et 3 auteurs, surtout sociologues, mais aussi économistes, historiennes, politistes, juriste, géographe et philo-sophe, compagnes de route du Mage de longue date ou plus récemment intégrées, louvrage prend place dans une série de livres du réseau consacrée aux recherches croisant genre et travail1 et permet un bilan détape, cl?turé par lépilogue de Michelle Perrot, qui opère un retour sur lhistoire du travail des femmes et ses généalogies. Je travaille, donc je suis met tout dabord en avant la centralité du travail pour les études sur le genre et, réciproquement, du genre pour lanalyse du travail (voir notamment les contributions de M. Maruani et D. Kergoat). Credo fondateur du Mage, ce point de départ prend une résonnance particulière dans un double contexte où, tout en ayant gagné en légitimité, les études sur le genre sont régulièrement remises en cause, y compris dans des sciences sociales, et où les recherches sur le travail semblent aujourdhui moins prédominantes dans les études de genre au fur et à mesure que dautres sous-champs prennent de lampleur. En revendiquant par ailleurs pour la première fois dans un titre ladjectif ? féministe ?, comme le soulignent Isabelle Clair et Jacqueline Laufer, le réseau réaffirme ensuite avec force sa perspective critique, alors que le terme ? genre ? tend à se dépolitiser au fur et à mesure quil se diffuse.
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