La Stratégie énergétique 2050 de la Confédération prévoit un développement des nouvelles énergies renouvelables. Toutefois, la production de courant issue de l'énergie éo-lienne et solaire fluctue fortement et pèse sur l'infrastructure existante. Il s'agit donc de stocker l'électricité excédentaire, ou de la transformer en un autre agent énergétique, et de ne l'utiliser qu'au moment où on en a besoin. Lors d'une phase de test de 1000 heures, Energie 3600 et l'Institut Paul Scherrer PSI ont montré que la conversion d'électricité en gaz - ou power-to-gas - peut non seulement constituer une possibilité de stockage, très recherchée, pour les énergies renouvelables, mais aussi augmenter nettement la production de biogaz et faire du CO_2 un agent énergétique exploitable. Cette technologie soutient également les objectifs du secteur gazier suisse, la part du gaz renouvelable dans le marché de la chaleur devant atteindre 30% d'ici à 2030. Aujourd'hui, une grande part du biogaz produit en Suisse est encore directement transformée en électricité dans des centrales à énergie totale équipées, ce qui, du point de vue de l'utilité de l'énergie, est moins bien qu'une injection dans le réseau gazier. Energie 3600 et le PSI prennent ce fait comme point de départ : le biogaz brut qui est produit par la fermentation de déchets biogènes et dans des stations d'épuration se compose en grande partie de méthane. Cependant il contient aussi une part d'environ 40 % de CO2 qui, dans les installa- tions traditionnelles de traitement du biogaz, est isolé avant l'injection dans le réseau gazier au moyen des procédés correspondants. Grâce à la technologie power-to-gas, le CCh contenu dans le biogaz brut peut être directement converti en méthane supplémentaire par l'ajout d'hydrogène et, ainsi, augmenter la production de gaz renouvelable de 60 %. Grâce à un réacteur à lit fluidisé, récemment développé, les molécules d'hydrogène et de CO2 réagissent à l'aide d'un catalyseur au nickel, de sorte qu'elles se combinent pour former du méthane. Si l'ensemble des stations d'épuration et de fermentation suisses existantes qui produisent déjà du biogaz et se trouvent à proximité d'un réseau gazier étaient transformées pour s'adapter à la technologie power-to-gas et si le gaz était injecté dans le réseau, l'injection de gaz renouvelable en Suisse pourrait passer de 308 GWh actuellement à 1400 GWh. Le potentiel d'installations power-to-gas existant en Suisse atteint environ 100 installations dont la majeure partie (79 installations) se trouve dans le domaine des stations d'épuration. Si ces installations étaient transformées afin d'injecter du gaz dans le réseau, la production d'électricité en ruban, de quelque 300 GWh par an actuellement, serait remplacée par du power-to-gas; ainsi, on pourrait, avec une certaine flexibilité, stocker environ 900 GWh d'électricité issue du photo-voltaïque et de l'hydraulique.
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