Ankara a longtemps été réticent à s'engager dans la lutte contre le groupe terroriste Daech, redoutant l'autonomie kurde, les peshmergas étant en première ligne contre l'EI (Etat islamique). Mais au sol, la situation a changé et la frontière turque s'embrase. La semaine dernière, des djihadistes ont ouvert le feu depuis la Syrie sur un poste frontalier de l'armée turque, tandis qu'un attentat suicide a tué 32 personnes et en a blessé une centaine à Suruç, près de la frontière syrienne. Inacceptable pour Ankara, dorénavant directement menacé. Trois chasseurs F-16 de l'armée de l'Air turque ont bombardé, vendredi 24 juillet, plusieurs positions de Daech en territoire syrien, visant « deux quartiers généraux et un point de ralliement » des combattants de l'EI. Les F-16 venaient de la base de Diyarbakir. Et si Ankara refuse tout déploiement de soldats au sol, un accord a été trouvé avec les Etats-Unis, afin de créer dans le nord de la Syrie une zone tampon, le long de la frontière, devenant une zone d'exclusion aérienne. Initialement refusé, l'accès aux bases aériennes turques est dorénavant possible pour les aéronefs américains frappant Daech.
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