Le retard qu’accuse la chirurgie par rapport à bien d’autres domaines de la médecine dans des sujets comme la diversité, l’inclusion et l’égalité entre les sexes demeure une préoccupation majeure. Loin d’être un problème particulier au Canada ou en Amérique du Nord, le phénomène est mondial. Mais avant même qu’il soit possible de discuter d’égalité en chirurgie, il s’avère que des préjugés tenaces sont souvent en cause, certains étant à l’évidence involontaires, alors que d’autres sont potentiellement intentionnels. À titre d’exemple, des écoles de médecine au Japon ont été accusées ces dernières années d’avoir truqué leur processus d’admission en attribuant de façon factice aux femmes qui présentaient des demandes des notes inférieures à celles des candidats masculins . Cet acte de mauvaise foi a eu pour conséquence de faire stagner la proportion d’étudiantes en médecine à 30 %. Au Canada, le nombre de femmes en médecine a finalement dépassé la parité hommes–femmes, car dans bon nombre de facultés, les femmes sont en fait plus nombreuses que les hommes. Fait intéressant toutefois, cette réalité ne s’applique pas à tous champs de la chirurgie. Selon la Fédération des médecins spécialistes du Québec, en 2019, 45 % des médecins spécialistes au Québec sont des femmes, alors que seulement 10 % des chirurgiens cardiovasculaires et thoraciques et 19 % des chirurgiens orthopédiques sont des femmes. Certes, il existe d’importantes différences culturelles et socioéconomiques dans le monde de même que des rites enracinés qui véhiculent des préjugés implicites basés sur le genre dans chaque système. Vu sous cet angle, il n’est pas étonnant que des problèmes exprimés de façon implicite ou explicite se fassent sentir dans les champs de la chirurgie.
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