Initiatives endogènes d'intensification et de diversification à l'intérieur des agroforets-cacao au Sud-Cameroun: lecons pour une foresterie participative dans les systèmes à base de cultures pérennes en Afrique centrale et de l'Ouest

摘要

Le couvert forestier est moins dégradé en Afrique centrale qu'en Afrique de l'Ouest, La cacaoculture pratiquée ici, après abattage de la foret a contribué à la destruction de ce couvert. Contrairement à l'Afrique de l'Ouest, la cacaoculture auSud-Cameroun (Afrique centrale) se fait par aménagement de la forêt naturelle (culture à l'ombre de la foret) par les petits paysans. Cette pratique constitue un élément sur lequel s'appuient aujourd'hui les cacaoculteurs pour faire front à la baisse des prix du cacao et aux fluctuations des cours du marché international. Ils gèrent donc, par intensification et diversification, dans ces agroforêts, des bois d'oeuvre, du bois de chauffage, des produits forestiers non ligneux (PFNL), etc. En le faisant clans les cacaoyères, ils réalisent au sein d'un même écosystème des objectifs de production et de conservation. Ces pratiques de foresterie paysanne au sein des agroforêts-cacao sont complémentaires à la foresterie communautaire, d'initiative récente au Cameroun. La baisse des prix et la libéralisation de la filière cacao ont mis à nu la fragilité économique (par exemple, baisse des revenus et fluctuation des gains) des systèmes de monoculture de cacao (généralement de plein soleil) courants en Afrique de l'Ouest. Ce manque de rigidité économique coexiste avec une précarité écologique qui se manifeste par une biodiversité peu élevée, une faible rétention du carbone, un développement des ravageurs comme les capsides, etc. Il est donc aujourd'hui nécessaire de promouvoir dans cette partie du continent des systèmes multistrates à l'aide des espèces ayant en meme temps des fonctions écologiques (par exemple ombrage), mais aussi socio-économiques (nutrition, pharmacopée, chauffage, revenu, etc.). Les agroforêts-cacao du Sud-Cameroun apparaissent alors comme des modèles susceptibles d'être reproduits avec des variantes en Afrique de l'Ouest lors de la création de nouvelles cacaoyères, d'aménagement et/ou renouvellement de celles qui existent déjà. Une synergie entre industriels du chocolat, ONG, organismes nationaux et internationaux clé recherche et de développement s'est fait jour clans la sous-région pour la promotion des systèmes durables. L'étudeprésente l'état des ressources forestières de l'Afrique centrale et de l'Ouest, les processus de foresterie paysanne dans les agroforets-cacao, leurs incidences sur la gestion et la conservation des ressources forestières et propose des recommandations pour une foresterie participative clans les systèmes à base de culture pérennes (principalement de cacao) en Afrique centrale et de l'Ouest.