Étude des réactions observées chez les étudiants de niveau collégial dans le cadre d'un projet d'alphabétisation technoscientifique axé sur des controverses sociales

摘要

RÉSUMÉ: Cette étude a pour but principal d'examiner les réactions d'un petit groupe d'étudiants deudniveau collégial appelé à travailler sur une controverse sociale, en l'occurrence celle de laudtéléphonie cellulaire. L'étude de cette controverse sociale s'effectue dans le cadre d'unudprojet d'alphabétisation technoscientifique mené à bien dans deux cégeps et chapeauté parudune équipe de chercheurs interuniversitaires distincte. Pour notre enquête, nous avonsudchoisi de nous joindre à cette équipe de chercheurs parce qu'elle travaillait dans l'espritudd'une éducation à la citoyenneté. Suivant les visées de réitération d'une éducation à laudcitoyenneté dans les milieux scolaires (CES, 1998) notre étude se greffe à ce projet deudrecherche plus large dans l'optique de répondre à des objectifs précis. Dans un premierudtemps, cette étude a pour objectif de tenter de percevoir si les étudiants réagissent face àudl'étude de la controverse. Les deux sous-objectifs étant ceux de nommer et de qualifierudleurs réactions et subséquemment d'observer comment ces étudiants négocient leursudémotions (Durkheim, 1992) face à la controverse. Dans le cas contraire, le deuxièmeudobjectif de cette étude est celui de tenter d'expliquer l'absence de réactions chez lesudétudiants.udSous la lunette de l'ethnologue, nous avons suivi une seule équipe de travail, soit unudéchantillon de 5 étudiants, répartis dans deux cégeps différents. Notre recherche s'inscrituddonc dans une démarche ethnographique exploratoire (Emy, 1991,Karsenti et Savoie-Zajc,ud2000). Une quinzaine de séances d'observations (enregistrements sonores), des notes deudterrain, deux entrevues formelles, une entrevue informelle, des traces écrites sur le siteudWeb interactif (http://cybercitoyen.levinux.org) ainsi que des traces écrites sur le wiki.ud(http://cyberwikini.levinux.org) furent analyser par le biais du "grounded theory" (Glaser etudStrauss, 1967, Strauss et Corbin, 2004).udLes résultats de l'analyse montrent un faible niveau de réactions aux dimensions plusudpolitiques ou sociales de la controverse à l'étude. Bien que les enquêtés aient d'abordudabordées certains aspects d'ordre sociale, au moment de dresser le bilan de la controverse,udles arguments sociaux furent négligés au profit des aspects plus scientifiques de laudcontroverse, retour probable vers les méthodes issues d'une certaine tradition en scienceudexacte. Cependant, les données tendent à démontrer que pour nos enquêtés, le cumul desudnouveautés (techniques, méthodologiques, philosophiques, etc.) introduites par le projetuddans son ensemble et les difficultés d'adaptation encourues aient pu freiner leurudengagement sur le plan des enjeux sociopolitiques de la controverse à l'étude. Force est deudconstater qu'une enquête empirique permettrait certainement d'apporter un éclairageudsupplémentaire aux aspects traités dans cette enquête. -- ABSTRACT: The first goal of this study is to examine the reactions of a small group of students ofudcollegial level called upon to work on a social controversy, in occurrence that of cellularudtelephony. The study of this social controversy is carried out within the framework of audtechnoscientific literacy project taking place in two geographically separate cégeps underudthe supervision of a distinct inter-University research team. For our investigation, we choseudto join this research team because it worked in the mind frame of citizenship education. Inudcompliance with the idea of reiterating citizenship education in schools (CSE, 1998) ourudstudy cornes along on top of this broader research project and endeavours to answer preciseudobjectives. Initially, this study aims to try to perceive if the students react vis-a-vis theudcontroversy study. The two sub-objectives are to name and qualify their reactions andudsubsequently to observe how these students negotiate their emotions (Durkheim, 1992) visa-udvis the controversy. In the contrary case, the second objective of this study is to try toudexplain the students' absence of reactions.udUnder the ethnologist's eye, we followed one of the research collective (one workudteam), a sample of 5 students divided in geographically separate classrooms and cégeps.udOur research thus fits in an exploratory ethnographic frame (Emy, 1991, Karsenti andudSavoy-Zajc, 2000). About fifteen observation sessions (sound recordings), field notes, twoudformal interviews, an abstract interview, hard copies on the interactive Web siteud(http://cybercitoyen.levinux.org) as well as hard copies on the wiki.ud(http://cyberwikini.levinux.org) were analyzed by the means of "grounded theory" (Glaserudand Strauss, 1967, Strauss and Corbin, 2004).udThe results of the analysis show a low level of reactions to political or socialuddimensions of the controversy at study. Although in the early stages, social aspects wereudconsidered and retained, when time came to draw up the assessment of the controversy, theudsocial arguments initially considered were suddenly neglected or ignored and the mainudfocus became the scientific aspects of the controversy. We can only imagine this isudsymptomatic of a certain tradition in pure sciences. However, the data tends to show thatudfor our inquired students, the plurality and accumulation of novelties or innovationsud(technical, methodological, philosophical, etc) introduced by the project as a whole and theudincurred adaptation difficulties could have slowed down their capacity to engage in theudsocio-political stakes of the controversy at study. We are therefore forced to note that anudempirical investigation would certainly bring additional lighting to the aspects treated inudthis investigation.