Réputée pour la qualité de son eau, la ville de Grenoble bénéficie d'une pratique de surveillance, de production et de distribution qui fait référence en matière de développement durable. Pour garantir la sécurité de la ressource naturelle et de l'ensemble du site d'exploitation, la cité alpine peut en effet s'appuyer sur un périmètre de protection de plus de 2 000 hectares, l'un des plus grands d'Europe, créé en 1967, c'est-à-dire 25 ans avant la loi sur l'eau de 1992. Pour pérenniser cette situation unique, la régie municipale associe dans cette démarche tous les acteurs impliqués par le périmètre de protection. Car la pratique quotidienne de chacun doit respecter une échelle de valeurs communes établie à partir de la déclaration d'utilité publique. Leurs témoignages illustrent bien les contraintes et les efforts que la réglementation impose à tous, qu'ils soient gestionnaires, agriculteurs, industriels ou élus locaux. Ainsi, la convergence des intérêts pour protéger ce site remarquable participe-t-elle à créer un contexte favorable au développement d'activités industrielles innovantes et respectueuses de l'environnement, d'une agriculture raisonnée ou à vocation biologique et à l'émergence de projets urbains maicirc;trisés. Cette situation contrainte, garante de sécurité, pose néanmoins la question de la rationalisation du nombre de captages et de la valorisation des ressources de qualité: ces exigences ne s'imposent-elles pas dans le paysage de l'eau souvent caractérisé par une multiplicité de périmètres?
展开▼