C'est un pas en avant pour la Défense indienne. Le 27 juin, à New Delhi, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a signé le document d'adhésion au RCTM, le Régime de contr?le de la technologie des missiles. L'Inde devient le 35e Etat membre d'un groupement créé en 1987 qui vise à empêcher la prolifération de vecteurs susceptibles, entre autres, d'emporter des armes de destruction massive. Cette accession n'est pas une surprise. Contrairement à la Chine, qui a livré des technologies pour la mise au point de missiles balistiques à la Corée du Nord, l'Inde n'a jamais favorisé la prolifération. L'entrée du géant sud-asiatique est également le résultat d'un marchandage. L'Italie avait bloqué la demande indienne l'an dernier en représailles aux poursuites engagées contre deux militaires italiens affectés à bord d'un pétrolier. Ces derniers avaient abattu en mer deux pêcheurs qu'ils soup?onnaient d'être des pirates, en 2012. Interpellés à leur arrivée à terre, les deux soldats étaient assignés à résidence à l'ambassade italienne. La Cour suprême ayant consenti à laisser repartir les militaires, l'un en 2014, l'autre en mai dernier, Rome a fini par lever son veto. . En intégrant cette coalition, l'Inde va pouvoir accéder plus facilement à des technologies pour développer son arsenal. Rien ne s'oppose par exemple à ce que New Delhi achète des missiles Scalp avec les 36 Rafale toujours en négociation, et comme stipulé dans l'accord intergouvernemental signé entre les deux pays en janvier. Cela permettra aussi aux Indiens d'envisager sereinement l'acquisition de drones militaires auprès des Américains. Des discussions sont en cours pour la fourniture de Predator Avenger, et jusqu'à présent, les pourparlers butaient sur le RCTM. Ce dernier encadre la vente d'avions sans pilote et tout autre vecteur d'une charge utile supérieure à 500 kg et de plus de 300 km d'autonomie. Cette hypothèque est désormais levée.
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