Afin de poursuivre le déploiement de la constellation européenne Galileo pour la navigation par satellite, aujourd'hui en suspens suite à l'arrêt de l'utilisation des lanceurs Soyouz russes et au retard d'Ariane 6, l'entreprise allemande OHB (actionnaire d'Arianespace) a proposé une solution à la Commission Européenne, en totale opposition avec tout principe de souveraineté : commander à SpaceX trois lanceurs Falcon 9 pour la mise à poste préalable de six satellites, puis poursuivre à partir de 2024 le déploiement de la constellation à l'aide du mini-lanceur RFA One de RFA (Rocket Factory Augsburg), filiale d'OHB. C'est Thierry Breton, le commissaire européen en charge du marché intérieur et notamment du spatial, qui aurait lui-même sollicité OHB pour plancher sur un scénario alternatif. La filière aéronautique a largement de quoi tenir en matière d'approvisionnement en titane. D'abord, en raison du sur-stock créé par la pandémie de Covid-19 qui a contraint avionneurs et motoristes à baisser les cadences de production. Dépassant les 70 000t en 2019, et initialement prévue pour progresser en 2020 et 2021, la consommation mondiale de titane destinée à l'aéronautique est finalement tombée vers les 37 000t en 2020 et à environ 15 000t en 2021. Avant l'invasion de l'Ukraine, il était prévu que cette consommation remonte progressivement, à partir de 2022, pour ne dépasser les 40 000t qu'en 2024. Tout l'enjeu est dans le changement de fournisseurs plus que sur les quantités disponibles.
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