Proposé en 1995 mais retardé par l'accident de la navette spatiale américaine Columbia, intervenu en février 2003,1e spectromètre électromagnétique AMS-02 (Alpha Magnetic Spectrometer 02) avait finalement été lancé le 16 mai 2011, à l'occasion de la mission STS-134 / UFL6 de la navette Endeavour. Trois jours plus tard, l'instrument de 8,5 t et de 64 m~3 avait été installé sur la poutre S3 de l'ISS, à l'aide du bras articulé Canadarm de la navette (piloté notamment par l'astronaute italien Roberto Vittori), puis du bras Canadarm 2 de la station. Afin d'éviter que les particules à haute énergie qui sont attirées dans le c?ne de sensibilité de l'instrument ne traversent les panneaux solaires, l'axe du détecteur est incliné de 10° par rapport à l'axe vertical de la station.AMS-02, dont le co?t de développement est estimé à 1,5 Md€, devait au départ fonctionner durant trois ans, et n'avait pas été con?u pour bénéficier d'une maintenance sur orbite. Mais des réparations majeures ont malgré tout été décidées, et réalisées à l'occasion de cinq sorties extravéhiculaires menées entre octobre 2015 et janvier 2020 (dont quatre avec l'astronaute italien Luca Parmitano). Utilisant 29 outils spécifiquement mis au point, elles ont permis d'ajouter des couvertures thermiques et de remplacer trois de ses quatre pompes de refroidissement. Dès lors, l'exploitation de l'expérience est envisagée jusqu'à la fin de la décennie, alors qu'elle implique aujourd'hui plus de 600 physiciens, ingénieurs et techniciens à travers 56 institutions de seize pays, regroupés au sein de la collaboration AMS. Une coopération internationale dirigée par le physicien américain d'origine chinoise Samuel Chao Chung Ting, professeur au Massachusetts Institute of Technology. Aujourd'hui agé de 85 ans, il fut colauréat avec son confrère américain Burton Richter du prix Nobel de physique de 1976, en récompense de leur découverte d'une nouvelle particule élémentaire lourde.
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