Le paradoxe des ? systèmes presque totalement s?rs? réside dans le fait que les mêmes processus qui ont permis d'atteindre le niveau de s?reté actuel, rendent aussi ces systèmes plus fragiles et moins adaptatifs1. L'étude des accidents majeurs (Three Mile Island, Tchernobyl) a relevé qu'au-delà des aspects technologiques, ils étaient la résultante d'une accumulation progressive de défaillances organi-sationnelles. Cette reconnaissance souligne la nécessité de comprendre la complexité des systèmes sociotechniques à hauts risques. Ces systèmes présentent deux caractéristiques majeures : l'hétérogénéité des situations et l'émergence de situations nouvelles non anticipables. Les mêmes activités ne se reproduisent pas de fa?on identique et peuvent évoluer en fonction des contextes (hétérogénéité) ou produire des événements radicalement nouveaux et imprévus (émergence). Pour y répondre, les entreprises ont tendance à multiplier les règles et procédures. Toutefois, l'ajout de règles ne suffit pas à éliminer l'incertitude, toutes les situations ne peuvent pas être anticipées, cet ajout pouvant même entra?ner une baisse de la s?reté globale. L'étude empirique conduite dans le cadre d'une recherche doctorale2 vise à montrer que la complexification des systèmes ma-nagériaux ne constitue pas une réponse efficace pour appréhender la complexité des systèmes sociotechniques.
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