Actu-Enuironnement : Quelques mois après le lancement du plan de sobriété, quelles le?ons en tirez-vous? Marie-Christine Zélem : Ce plan se trompe quelque peu de méthodologie et de cible. Le plan de sobriété est fondé sur deux dispositifs qui manquent tous deux de pédagogie, le ? Chaque geste compte ? et Ecowatt. Ecowatt fonctionne sur le mode automatique, comme les feux tricolores : si c'est vert, je continue de consommer; si c'est rouge, j'arrête, sans véritable réflexion. Les écogestes sont déculpabilisants. à l'échelle micro, ce plan s'adresse aux individus, aux commerces, aux entreprises... à une autre échelle, le Gouvernement active un bouclier tarifaire qui compense les co?ts de la hausse des prix de l'énergie. Il ne s'inscrit donc pas dans une logique de changement de pratiques. Et enfin, à l'échelle macro, le Gouvernement relance le plan nucléaire, ce qui envoie un message contradictoire, celui du retour à l'abondance et à l'électricité pas chère. Le ? Faites attention à vos consommations ? s'inscrit donc dans une période donnée, le temps que la crise énergétique, qui n'en est pas vraiment une, soit passée. On voit bien, dans ces premiers éléments, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. L'ambition de pérennité est disqualifiée. La sobriété n'est pas vendue comme désirable, mais comme contrainte. Elle est supportable parce qu'il est dit qu'elle ne va pas durer longtemps. Elle contribue peu au changement en profondeur des modes de consommation. Cette sobriété assimilée à un inconfort généralisé ne peut pas être pérenne.
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