Brrr, il fait frisquet dans la crypte des momies de Saint-Bonnet-le-Château, dans la Loire, à 40 kilomètres de Saint-Etienne. On y descend par une échelle très raide, la tête rentrée dans les épaules pour éviter de s''assommer contre la voûte. Une lumière crue artificielle éclabousse une vingtaine de corps à la peau tannée, alignés le long du mur dans des postures de « suppliciés ». Dépouillés de leur linceul, les squelettes ont été simplement redressés contre un panneau de bois à l''aide de bouts de ficelle et de clous, pour une danse macabre propre à frapper les esprits. Pas de rambarde de protection, l''étiquetage, calligraphié, n''a pas changé depuis le début des années 1900. Ici « Un géant de 2,10 mètres », là « Un bossu dont le crâne porte quelques cheveux ». A gauche « Une jeune femme enceinte », les bras repliés comme pour protéger son abdomen éventré. « II y avait un fœtus à l''intérieur, explique Solange Bard, agent du patrimoine. Mais il a été enlevé et confié à un musée de Lyon. Probablement parce que les gens ne pouvaient s''empêcher d''y toucher. »
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