Le patient numérique, c'est d'abord une affaire d'algorithmes reproduisant l'anatomie, la forme des organes et la physiologie d'un patient dit « moyen ». Grâce aux images médicales et à toutes les informations cliniques recueillies sur un patient donné, on ajuste ensuite les paramètres de ces algorithmes pour qu'ils reproduisent le patient «singulier», «individualisé», «personnalisé». Pour Nicholas Ayache, directeur de recherche Inria à Sophia Antipolis où il anime l'équipe de recherche Asclepios, la cardiologie du futur ne peut pas faire l'économie du patient numérique personnalisé : « Si l'on veut construire un modèle numérique du cœur, il faut définir sa géométrie - le ventricule droit, gauche, les oreillettes -et son fonctionnement - à savoir comment l'onde électrique se déplace sur les tissus cardiaques, comment se contractent tes fibres cardiaques. On construit un modèle de taille moyenne, de rythme cardiaque moyen puis, à partir de toutes les informations recueillies sur un patient singulier, on ajuste le cœur numérique « moyen » pour qu'il devienne un clone de l'organe réel. Nous sommes pionniers dans ce domaine et nous parvenons maintenant en partenariat avec des centres cliniques très avancés comme l'IHU de Bordeaux à construire des modèles numériques reproduisant l'activité à la fois mécanique, électrique et hémodynamique du cœur d'un patient. » Les cardiologues interventionnels peuvent ainsi optimiser l'intervention virtuelle sur le clone numérique du cœur avant sa réalisation effective sur le patient.
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