POUR LA PREMIÈRE FOIS, des chercheurs ont produit sur ordinateur de longues séquences d'ADN humain entièrement artificielles. Ils ont entraîné des réseaux de neurones, appelés GAN (réseaux neuronaux génératifs) sur l'ADN de 2500 personnes. Le système devait créer des séquences aux caractéristiques similaires, mélanger ses créations avec de vrais génomes puis vérifier qu'on ne pouvait pas faire la différence. À force d'entraînement, les génomes artificiels ont fini par reproduire fidèlement les caractéristiques des vrais, telles que les fréquences des allèles (les différentes versions d'un gène). Ce type de réseau de neurones avait déjà été utilisé pour la génération de courtes séquences, « de l'ordre de la dizaine ou de la centaine de paires de bases [Ies briques constituant notre ADN, qui sont chez nous au nombre d'environ 3 milliards], explique Flora Jay, qui a codirigé ces travaux européens à l'université Paris-Saclay (Essonne). Mais obtenir des séquences aussi longues, d'une dizaine de milliers de variants couvrant plusieurs millions de paires de bases, et pour une grande diversité d'individus, est inédit, et constitue une grande avancée. »
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