UN SQUELETTE PARFAITEMENT CONSERVÉ, y compris pour les petits os des pieds et des mains. Voilà ce que les chercheurs ont mis au jour en septembre dans le cercueil de plomb qu'ils ont ouvert dans les sous-sols du musée d'Aquitaine à Bordeaux où il était entreposé depuis plus d'un siècle. Or ce squelette gracile pourrait bien être de Michel de Montaigne, célèbre auteur des Essais, mort en 1592 et dont la dépouille avait été perdue. « Nous allons pouvoir procéder à l'examen anatomique mais aussi aux analyses ADN des os et des dents pour établir l'identité avec certitude », explique Hélène Réveillas, archéoanthropologue au Service d'archéologie préventive de Bordeaux Métropole et au laboratoire Pacea (UMR 5199 CNRS-université de Bordeaux), responsable de la mission. L'histoire de cette identification débute en 2018 lorsque Laurent Védrine, qui vient d'être nommé à la tête du musée bordelais, visite les réserves. Sa curiosité est attirée par une petite construction du ⅩⅠⅩ~e siècle encastrée dans le mur, sur laquelle personne n'est en mesure de lui donner des informa- tions. Des sondages révèlent alors qu'elle contient un cercueil en bois portant une plaque de cuivre gravée au nom de... Michel de Montaigne. Un vrai coup de tonnerre dans la cité bordelaise dont le philosophe fut deux fois maire ! Aussitôt, un groupe de scientifiques est formé pour procéder à l'ouverture de la bière en novembre 2019 : l'équipe d'Archéovision (CNRS/ université Bordeaux-Montaigne/ université de Bordeaux) effectue des relevés en 3D et Marie-France Deguilloux, responsable de la plate-forme de paléogénétique du Pacea, est chargée de conduire les premières analyses.
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