Cette légende est si répandue qu'elle a même inspiré Luc Besson pour l'intrigue de son film Lucy en 2014. Ses racines remontent à une théorie scientifique émise au xix~e siècle par deux psychologues de l'université Harvard (États-Unis). Mais elle est fausse pour au moins 5 raisons. La première: cela se verrait à l'imagerie. Si neuf dixièmes de notre cerveau étaient inactifs, la tomographie par émissions de positons (TEP) et l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) l'auraient détecté. Or l'imagerie cérébrale montre au contraire que toutes les zones de notre cerveau, sans exception, sont utiles et actives. La deuxième: si c'était le cas, la plupart des lésions cérébrales n'auraient aucun effet. C'est à nouveau tout le contraire que l'on observe: la neurologie ne connaît aucune aire du cerveau dans laquelle une lésion est sans conséquences. Même des dommages de taille infinitésimale peuvent avoir des effets désastreux. La troisième: comme les muscles lorsqu'ils sont inutilisés, le cerveau inoccupé aurait tendance à s'atrophier. Ce n'est pas le cas. La quatrième: les épileptiques seraient surdoués car les médecins ont en effet observé que l'activité électrique de leur cerveau est très supérieure à la moyenne. Or, si le cerveau ne fonctionne jamais constamment à 100% de ses possibilités, c'est précisément pour éviter les risques de «surchauffe» qu'expérimentent ces malades. Et enfin la cinquième: ce serait contraire aux lois de l'évolution car un gros cerveau a un coût évolutif énorme qui serait aberrant s'il ne fonctionnait pas de manière optimale: il rend l'accouchement dangereux au vu de l'étroitesse du bassin de la mère et consomme 15 à 25% de l'énergie corporelle. S'il n'apportait aucun avantage à notre espèce, il aurait disparu à l'instar de l'appendice caudal de nos ancêtres primates.
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