Le phénomène pollution n'est pas nouveau dans le tunnel du Fréjus. Dès le début du creusement de l'ouvrage, en août 1857, des compresseurs installés côté Bardonnèche envoyaient de l'air au personnel occupé dans le tunnel. Ces installations furent complétées en 1904 par un ventilateur Saccardo. Côté Modane, des aspirateurs pouvaient théoriquement extraire jusqu'à 48 000 m~3 d'air par minute par le biais d'un aqueduc central en maçonnerie de 1 m × 1 m, long de 7 kilomètres, avec regards ou trappes de tirage tous les 500 mètres. Théoriquement car, dans les faits, T'aspiration ne se faisait sentir que sur les trois premiers kilomètres. Ils furent supprimés en 1887. L'aération du tunnel était un problème chronique. Dans un rapport daté du 1er mai 1880, M. Soubra, chef de section des travaux du tunnel du Mont-Ce-nis, faisait remarquer que «le dégagement de l'acide carbonique ne s'opérantpas d'une façon régulière, par suite des interruptions fréquentes des courants d'air» était source de nombreux incidents. «Ainsi le 25 avril, tous les ouvriers qui travaillaient dans la chambre de raccordement, au nombre de 22, ont perdu connaissance presque tous à la fois, et l'un d'eux, en tombant, a eu le bras droit brisé par la roue du wagonnet sur lequel on le transportait ». Trois semaines plus tard, le 25 mai 1880, une conférence tenue à Turin étudia les mesures susceptibles d'améliorer les conditions atmosphériques du tunnel.
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