Soirée d'un lundi de Pâques ordinaire, à Paris-Montparnasse. Le bruissement des quais « voyageurs » contraste avec le calme qui règne en salle de commande du PRCI, isolé dans les étages du BMC (bâtiment multiservices Cotentin), au-dessus de la gare annexe de Vaugirard. Face à l'imposant TCO, ils sont sept à surveiller le ballet des trains en partance ou à l'arrivée: quatre agents circulation, chacun devant sa console informatique et, derrière eux, en léger surplomb, le chef-circulation qui les supervise, son adjoint et le responsable du téléaffichage sur les quais. Comme sa désignation le laisse clairement entendre, ce poste fait encore appel à la traditionnelle « sécurité intrinsèque », avec ses enclenchements réalisés à base de logiques câblées et d'un relayage électromécanique. Dans les PRCI, l'informatique se contente donc de gérer l'interface entre l'homme et la machine. Le PRCI de Paris-Montparnasse a été mis en service le 17 septembre 1989, avec 744 itinéraires. Sa zone d'action couvre l'« ensemble ferroviaire » de Paris-Montparnasse, avec pour limites le PK 5,2 (gare de Clamart comprise) sur la ligne classique Paris - Le Mans, et le PK 6,4 sur la ligne nouvelle Atlantique. Elle se divise en quatre secteurs-circulation : ligne classique, Vaugirard-Vouillé (gare annexe et plateau de remisage), LNE (ligne nouvelle Est, autrement dit sens impair) et LNO (ligne nouvelle Ouest, autrement dit sens pair), « Un découpage longitudinal du plan de voies, et non plus transversal comme dans l'ancien PRS de Montparnasse, Moins pratique, car il faut parfois trois interventions pour tirer un même train », note Joseph Morvan, le chef-circulation qui se prépare à clore, dans un mois et demi, une carrière de 31 ans à l'Exploitation. Lui qui, comme son adjoint Guy Milon entré à la SNCF en 1965, a connu trois « gare Montparnasse » successives, reconnaît que « le travail a complètement changé ». Il est vrai que, dans un PRS, on ne pouvait enregistrer qu'un seul itinéraire - voire deux, en théorie, avec le surenregistrement -, alors qu'il est désormais possible de programmer une trentaine de trains grâce au PRCI. Là où l'aiguilleur du PRS manipulait des boutons au coup par coup, l'agent-circulation du PRCI dialogue avec l'interface informatique. Il y entre par avance, à partir du tableau de succession des trains (TST), une suite de circulations et, pour chacune d'elles, les différents itinéraires qu'elle doit emprunter, identifiés par les numéros de leur carré origine. Ces itinéraires se tracent automatiquement, le moment venu, la position de chaque train étant connue grâce à un système de suivi automatique des trains. En situation normale, les exploitants ont d'abord un rôle de surveillance...
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