Le succès de la transition énergétique et numérique repose implicitement sur la capacité à réussir les approvisionnements de ces ressources, en les sécurisant mais aussi en s'assurant qu'ils intègrent la prise en compte des risques environnementaux, sociaux et géopolitiques pesant sur ces filières d'importation. Être capable de se projeter sur l'évolution des besoins nationaux et les mettre en regard avec les ressources disponibles et les risques associés est indispensable et requiert une veille économique et technologique reposant sur des méthodologies d'analyse et d'évaluation bien spécifiques. C'est ce que les experts du métier appellent souvent l'intelligence minérale, que le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) développe de longue date pour les pouvoirs publics et les industriels français. Dans le cadre des travaux menés pour le Comité pour les métaux stratégiques (Cornes) et de ses missions de service public, le BRGM a été chargé, dès 2010, de réaliser des études sur la criticité d'un certain nombre de substances minérales. L'approche s'appuie sur plusieurs méthodologies développées à partir de 2007 afin de mesurer les impacts économiques en cas de rupture d'approvisionnements de substances minérales et de les classer par « degré de criticité »3. La plupart des méthodologies intègrent deux axes qui découlent de la perception mathématique du risque : le premier pour évaluer la probabilité d'occurrence d'un événement perturbateur dans la chaîne d'approvisionnement ; le second pour évaluer l'importance économique de cette rupture d'approvisionnement et ses conséquences.
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