« Les cosmopolitiques entre aménagement et environnement »

摘要

Ces rencontres étaient organisées par Jacques Lolive (SET, UMR 5603, Pau) et Olivier Soubeyran (Laboratoire Territoires, UMR 5194, Grenoble). Elles ont permis d'explorer à divers niveaux la notion encore un peu exotique de « cosmopolitique ». Tirée de Kant, cette notion a été réactualisée par Isabelle Stengers (qui l'écrit au pluriel) et par ses discussions avec Bruno Latour. La question qui est en jeu derrière elle est celle de la possibilité d'émergence d'une « cause commune » dans un monde où la référence à la raison et à l'universel ne va plus de soi. Cette perte de « transcendance » s'applique tout particulièrement à la distinction entre nature et culture dont l'universalité fait question. Comme l'a rappelé Philippe Descola en introduction aux débats, « l'anthropologie est née en réponse au scandale que certaines formes d'alliances entre humains et non-humains constituent pour ceux qui ne les pratiquent pas ». Il évoque ainsi la pluralité des taxinomies, constatée sur le terrain par l'anthropologue, et la remise en cause de la prétention à l'universalité du naturalisme qui s'impose par conséquent. Cette proposition, que je cite de mémoire, rend compte de la richesse des manières d'agréger les entités existantes et, par là, de « faire monde ». C'est elle qui a posé le cadre dans lequel se sont situés les débats au cours de cette semaine. L'actualité de la notion de « cosmopolitiques » résulte de la prise de conscience de la diversité des modalités culturelles de ces « alliances » - que l'on doit à l'anthropologie. Ces rencontres reposaient donc implicitement sur une mise à l'épreuve des travaux d'I. Stengers et de B. Latour. Elles étaient orchestrées autour de ces deux chercheurs qui n'ont eu de cesse, ces dernières années, de bousculer la philosophie et la sociologie des sciences.