L'Alliance atlantique selon Emmanuel Macron

摘要

Ainsi, Emmanuel Macron cherche à élargir la voie qui avait été ouverte par ses prédécesseurs : aussi bien M. Sarkozy (qui décide la réintégration dans l'Otan pour convaincre les alliés européens de la compatibilité française) que M. Hollande (qui demande un rapport à M. Védrine afin de justifier le statu quo). Au fond, la politique du « en même temps » en matière de géopolitique européenne a été inventée par les deux précédents Présidents. M. Macron innove en appuyant beaucoup plus dans cette direction et en lui donnant surtout un cadre conceptuel que MM. Sarkozy et Hollande avaient négligé. La chose est très nette dans l'entretien qu'Emmanuel Macron a donné sur sa politique étrangère (6). Il y affirme ainsi : « L'Europe a énormément d'impenses. Sur le plan géostratégique, nous avions oublié de penser, car nous pensions par le truchement de l'Otan nos relations géopolitiques, soyons clairs. » Il recherche donc plus d'autonomie pour l'Europe : « C'est cela, l'autonomie : l'idée que nous choisissons nos propres règles pour nous-mêmes. » Et être pour l'autonomie européenne passe par un certain desserrement de la relation transatlantique, qui ne peut répondre à tous les défis. La question turque n'est qu'un moyen pour lui d'amener à cette prise de conscience européenne, quitte à s'opposer publiquement à certains dirigeants allemands (« est-ce que le changement d'administration américaine va créer un relâchement chez les Européens ? Je suis en désaccord profond par exemple avec la tribune parue dans Politico signée par la ministre de la Défense allemande. Je pense que c'est un contresens de l'histoire »).