Ce qui impressionne le plus dans le cas de la Transnistrie, c'est la résilience des habitants, des entreprises, du gouvernement transnistrien de facto, et des militaires et paramilitaires qui vivent dans un « État » non reconnu par la Communauté internationale et ce, depuis plus d'un quart de siècle. Aux espérances d'assister au rattachement de la Transnistrie au reste de la Moldavie dans les années 1990, ont rapidement succédé les craintes de voir celle-ci devenir une partie de la Fédération de Russie dans les années 2000, puis de rejoindre le projet de Novorossya après l'annexion de la Crimée en 2014. Au final, aucune perspective ne s'est avérée exacte et la Transnistrie semble rester la même depuis la fin de l'URSS, c'est-à-dire une modeste région de 4 163 km2 pour 500 000 habitants coincée entre Moldavie et Ukraine, en attente de son avenir. Une situation difficilement compréhensible dans la mesure où s'imaginer vivre dans une « région close » échappe aux représentations des Européens pour qui les frontières sont perméables. Les difficultés administratives pour voyager, étudier, échanger une monnaie non reconnue à l'international ou tout simplement garantir l'application des Droits de l'Homme, sont au cœur des débats sur cette enclave ou exclave soviétique qui souhaite son rattachement à la Fédération de Russie.
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