Ennemis potentiels quatre décennies durant, la Russie et l'Otan entretiennent encore, vingt ans après la disparition de l'URSS, une méfiance réciproque et des relations pour le moins ambiguës. Cette situation a encore été confirmée dans les derniers documents doctrinaux publiés en 2010 ou lors du Sommet de Chicago qui a été marqué par l'absence d'autorité politique russe au plus haut niveau tout comme par le report de la réunion, initialement programmée, du Conseil Otan-Russie (COR). Et ce, malgré le « redémarrage » (reset) proposé par Barack Obama en 2009 ou les appels d'Anders Fogh Rasmussen lors de sa prise de fonction comme Secrétaire général de l'Organisation quelques mois plus tard. Pourtant, nombre de dossiers « chauds » concernent directement tant la sécurité de la Russie et des espaces eurasiatiques que celle de l'Alliance et des espaces euro-atlantiques. Or, cette méfiance, souvent instrumentalisée et amplifiée dans des discours à usage interne -a fortiori en période électorale - ne favorise pas l'élaboration de réponses cohérentes aux nombreux défis auxquels est confronté le continent européen dans son intégralité, de Brest à Vladivostok. Des représentations différentes voire concurrentes de cet espace ne suffisent pas à expliquer les difficultés à trouver un langage commun. Des enjeux de puissance instrumentalisés interfèrent dans les relations entre une organisation et un État en quête d'identité nouvelle, sans même parler des relations particulières avec les États-Unis qui accroissent parfois la confusion des genres.%Relationships between NATO and Russia remain tainted by mutual mistrust despite efforts two years ago by the US President to renew them. Recent issues surrounding ABM defence have revealed the degree to which Washington, Brussels and Moscow see the world difjerendy. At the same time, however, die technical relationship is working pretty well, and areas of cooperation include well-identified common interests, such as Afghanistan.
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