LA MODE BRITANNIQUE PAYE DÉJÀ UN LOURD TRIBUT AU BREXIT

摘要

La distribution britannique se prépare à un atterrissage difficile, alors que la menace d'un «hard Brexit» plane plus que jamais. Tandis qu'Amazon UK ou Tesco ont échangé en urgence avec le cabinet des ministres, le British Retail Consortium (Brc) fait part de sérieuses inquiétudes. «Fini le temps du jeu pour le gouvernement, tranche Helen Dickinson, sa directrice. Les entreprises ont désespérément besoin de certitudes et de garanties concernant leurs relations futures avec l'Union européenne. Elles seront sévèrement désavantagées en cas de "no-deal".» Même écho venant du British Fashion Council, qui estime que «l'incertitude et la confusion ont un impact négatif sur l'industrie». L'investissement aurait «déjà été affecté». Les Pme, les plus nombreuses dans le secteur de la mode outre-Manche, sont les premières à en subir les conséquences. En 2018, quelque 6.000 magasins britanniques ont ainsi fermé leurs portes, selon AlixPartners. «A même pas deux mois de l'échéance du Brexit, les entreprises ne connaissent toujours pas les informations basiques, telles que les mesures qu'elles devront prendre en cas de "no-deal". C'est tout simplement inacceptable», s'insurge Stephen Martin, le dirigeant du General Institute of Directors. Sur le terrain, la morosité prend de l'ampleur. Les distributeurs viennent de connaître leur pire période de fêtes depuis une décennie. Selon le Brc et le cabinet Kpmg, les ventes ont stagné entre le 25 novembre et le 29 décembre. A parc comparable, les ventes non alimentaires ont chuté de 2,8% au cours du dernier trimestre 2018. «Le pire mois de décembre pour les ventes en dix ans promet un début d'année difficile chez les distributeurs», prévient Helen Dickinson. Chez Kpmg, on regrette que «les efforts désespérés des marques pour doper leurs ventes par des promotions n'ont pas été suffisants pour encourager les consommateurs».