La plupart des études de scénarii énergétiques en Europe positionnent toutes le dihydrogène (H_2) comme un vecteur d'avenir pour suppléer à grande échelle l'utilisation de ressources fossiles. A l'horizon 2050, I'H_2 pourrait couvrir jusqu'à 40% de l'énergie du transport en Allemagne (GermanHy Project). La France considère (études NégaWatt, Ancre) que l'usage de I'H_2 sera plutôt dédié à une injection en réseau (après méthanation ou en mélange au gaz naturel) ou en production locale d'électricité (pile à combustible). Malgré les incertitudes, des efforts importants ont porté ces dernières années sur le développement de véhicules utilisant des technologies de piles à combustible, notamment en tant que prolongateur d'autonomie de véhicules électriques. Environ 90% des 60 millions de tonnes d'H_2 produit en 2011 l'était à partir de produits pétroliers et gaziers pour des applications principales de raffinage du pétrole et de chimie. Les techniques de production sont donc non seulement énergivores mais présentent des empreintes environnementales fortes. La production actuelle ne remplit donc pas les critères vertueux que l'image de la molécule véhicule. Si le dihydrogène doit devenir un vecteur énergétique d'avenir, il faudra nécessairement que son mode de production s'appuie sur des ressources renouvelables et des critères vertueux. Pour cela, l'électrolyse de l'eau à partir d'électricité renouvelable intermittente (éo-lien, photovoltaïque) constitue une solution intéressante, permettant une utilisation alternative et "stockable en hydrogène" de l'électricité. Mais le caractère intermittent et dépendant des conditions climatiques en limite la rentabilité économique. L'utilisation de biomasse et de déchets ouvre des perspectives d'une production d'un H_2 plus vert, continue et maîtrisée à partir de ressources largement disponibles et renouvelables. Les voies thermochimiques et biologiques constituent des solutions pertinentes de valorisation dont le niveau de maturité évolue rapidement. Ainsi, la description des solutions technologiques actuelles permet de clarifier leur positionnement et d'envisager les développements à court et moyen terme à mettre en œuvre pour répondre aux perspectives d'usages envisagées de I'H_2 dans les prochaines décennies. Setec Environnement et le Laboratoire de biotechnologie de l'environnement de l'INRA travaillent au développement de technologies de production de biocarburants, en particulier le bio-hydrogène. Ils se sont associés dans le cadre de la réalisation d'une étude scientifique pour le compte de l'Association Record "Production d'hydrogène à partir de déchets - Etat de l'art et potentiel d'émergence". Cet article rend compte des principales conclusions de l'étude.
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